VALPARAÌSO
Réunion de cinq instrumentistes, issus de Jack the Ripper, des Hurleurs et d’Amor Belhom Duo — trois groupes de la scène indie des années 2000 — Valparaiso s’adonne à un folk-rock dantesque, amoureux des grands espaces, des explorations sonores, des musiques tristes qui toujours tanguent, sinon se dansent. Désireux de s’épanouir hors de ses sentiers habituels, le groupe se consacre depuis 2012 à des bandes originales de films («Deux temps, trois mouvements» de Christophe Cousin, «Trépalium», une nouvelle série d’Arte), ainsi qu’à l’expérimentation d’autres formes live (lecture musicale autour du roman «Les Evaporés» de Thomas B. Reverdy, ciné-concert autour de Chris Marker…). Mais Valparaiso, c’est aussi la reprise du projet initié par les cousins-frères Mazurel : The Fitzcarraldo Sessions. Construit en 2009 autour des musiciens de Jack the Ripper, alors orphelins de leur chanteur, celui-ci avait rassemblé, le temps d’un album (GUM/PIAS), de nombreux artistes de la scène indépendante française et internationale : Joey Burns de Calexico, Stuart Staples de Tindersticks, Craig Walker d’Archive, Blaine Reininger de Tuxedomoon, Dominique A, Phoebe Killdeer, Moriarty, Syd Matters, Abel Hernandez de Migala, Paul Carter de Flotation Toywarning… En 2010, l’expérience avait ensuite été portée sur scène pour quelques concerts collectifs, au Bataclan d’abord, puis aux Francofolies, au Printemps de Bourges et à la Salle Pleyel (festival Days off).
Début 2013, forts d’une énergie retrouvée, d’un groupe soudé et inventif, ses initiateurs ont donc relancé l’idée d’un album de collaborations. Il sera enregistré et produit à Bristol par John Paris fin 2014. Réunis autour du noyau dur de ces cinq musiciens et de leurs compositions, des artistes européens, nord- américains et australiens ont ainsi accepté, le temps d’une ou plusieurs chansons, d’un duo, voire d’un instrumental (plus tard, d’un concert ou d’une tournée), de se risquer au pas de côté, à la rencontre hybride, à l’insécurité de l’échange artistique qui, momentanément, déstabilise les identités musicales des uns et des autres. Au fond, si Valparaiso n’était qu’un rêve, il serait celui-ci : libérer ce qu’inévitablement le temps fige, rendre à nouveau étrangère même la musique la plus familière. En bref, il voudrait nomadiser. Et par là même être fidèle à ce célèbre port chilien dont il tire son patronyme, le premier qu’on rencontre une fois passé le Cap Horn, côté Pacifique. Soit une ville haute en couleurs, abrupte et circulaire à la fois. Un des plus célèbres lieux d’exil, de brassage, de tentations en tous genres, qui en est venu à incarner, mieux qu’aucun autre, dans l’Europe du début du XXe siècle, l’échappée belle, l’appel du large, le désir des confins.
Première partie : MARION COUSIN & GASPAR CLAUS
Une soirée présentée par Zamora Productions.
Ouverture des portes à 19h30. Début des concerts à 20h.